Parmi les temps et les modes qui peuvent prêter à confusion en français, l’imparfait conditionnel fait souvent hésiter.
Toutefois, ne vous inquiétez plus. Il est bien moins intimidant qu’il n’y paraît et ouvre les portes à une expression bien plus riche de la pensée française. Ce guide vous dévoilera sa simplicité et ses usages pour que vous puissiez enfin l’employer avec assurance.
Découvrez, dans cet article, ce mode verbal qui permet d’exprimer des hypothèses non réalisées, des regrets ou des reproches. Apprenez comment le construire dans une phrase et dans quelles situations l’utiliser. En outre, vous aurez des astuce ainsi que des exercices pour mieux assimiler l’imparfait inconditionnel.
L’essence de l’imparfait conditionnel
Ce temps verbal joue un rôle clé pour enrichir vos échanges en français, notamment lorsqu’il s’agit d’évoquer des situations passées qui n’ont pas eu lieu.
Comprendre son rôle et sa signification
Aussi appelé le conditionnel passé deuxième forme, ce mode verbal est utilisé pour parler d’actions ou d’événements qui auraient pu se produire dans le passé mais qui ne se sont pas réalisés. Il s’agit souvent de situations hypothétiques ou de regrets concernant ce qui est déjà achevé.
Pensez-y comme à un « et si… » appliqué à ce qui est déjà derrière vous. C’est l’outil exact qui vous permettra d’exprimer une hypothèse irréelle dans le passé. Quelque chose que vous imaginez si une autre condition, elle aussi passée, avait été différente.
Ce temps permet de revisiter des événements pour imaginer des scénarios alternatifs. C’est pourquoi il est si fondamental pour une conversation nuancée.
Utilisations courantes et exemples
Par exemple : « Si j’avais su, je serais allé avec vous. » Cela signifie que je n’ai pas su, et donc je ne suis pas allé. L’action n’a pas eu lieu.
Il est souvent utilisé après une proposition introduite par « si » exprimant une condition dans le passé, souvent au plus-que-parfait.
Un autre usage courant est d’exprimer le regret passé ou un reproche. On peut ainsi dire : « Il aurait dû m’appeler. » Cela exprime que la personne n’a pas appelé, et qu’il est regrettable qu’elle ne l’ait pas fait.
Ce temps permet aussi de projeter un sentiment sur une action qui n’est plus modifiable.
La construction de ce mode temporel
Pour construire l’imparfait conditionnel, c’est assez simple une fois que vous avez connaissance du futur simple et de l’imparfait.
Il se forme à partir du radical du futur simple (qui est souvent l’infinitif du verbe) auquel on ajoute les terminaisons de l’imparfait : -ais, -ais, -ait, -ions, -iez, -aient.
Exemple :
Pour le verbe « parler » :
- Je parlerais (futur simple : parler + ais de l’imparfait)
- Tu parlerais
- Il/Elle/On parlerait
- Nous parlerions
- Vous parleriez
- Ils/Elles parleraient
Pour les verbes irréguliers, le radical est celui du futur simple irrégulier. Par exemple, « faire » a pour radical « fer- » au futur simple, donc à l’imparfait conditionnel, ce sera « ferais », « ferait », etc.
En bref, c’est la même logique, il suffit de se rappeler la forme du futur simple.
Le rôle de l’imparfait conditionnel
L’imparfait du conditionnel, parfois appelé conditionnel présent, occupe une place essentielle dans la grammaire française. Il s’agit d’un temps verbal qui tient plusieurs rôles selon le contexte de la phrase.
L’hypothèse non réalisée dans le passé
C’est l’usage le plus fréquent. Il exprime une action qui ne s’est pas produite parce que la condition nécessaire n’a pas été remplie.
La structure typique est : « Si » + plus-que-parfait + imparfait conditionnel.
Exemples :
- « Si j’avais étudié plus, j’aurais réussi l’examen. »
Explication : La personne n’a pas étudié suffisamment, et par conséquent, elle n’a pas réussi l’examen. L’hypothèse de l’étude est passée et non réalisée, tout comme le succès qui en découlerait. - « Si tu étais venu, nous aurions visité le musée ensemble. »
Explication : L’interlocuteur n’est pas venu, donc la visite du musée n’a pas eu lieu. C’est une action imaginée dans un passé alternatif.
L’expression du regret ou du reproche
L’imparfait conditionnel s’utilise pour déplorer une situation passée ou pour critiquer une action (ou une absence d’action) qui a eu lieu ou non. Ce mode permet d’exprimer des sentiments forts face à ce qui est irréversible.
Exemples :
- « Il aurait dû écouter les conseils de ses parents. »
Explication : Il n’a pas écouté, et la conséquence est souvent négative. C’est un regret ou un reproche. - « Vous auriez pu m’informer plus tôt de votre décision. »
Explication : L’interlocuteur n’a pas informé plus tôt, et cela cause un certain désagrément. C’est un reproche poli.
Une information incertaine ou non confirmée (usage journalistique)
Dans un contexte formel, notamment dans les médias, ce temps peut être employé pour rapporter une information qui n’est pas encore vérifiée ou confirmée. C’est une manière de prendre des précautions.
Cela montre que l’on n’affirme pas la chose, mais qu’on la rapporte avec une certaine distance.
Exemple :
- « Le suspect aurait agi seul, selon les premières informations. »
Explication : L’information n’est pas une certitude absolue, mais une supposition basée sur des éléments préliminaires.
Les astuces pour intégrer ce mode verbal
Pour vous aider à maîtriser l’imparfait conditionnel et l’utiliser avec aisance, voici quelques astuces simples. La pratique régulière est votre meilleure alliée, mais quelques méthodes ciblées peuvent accélérer votre apprentissage.
Visualisez l’irréel
Lorsque vous pensez à l’imparfait conditionnel, imaginez une scène où quelque chose n’a pas eu lieu. Pensez à des situations que vous regrettez, ou à des « si seulement… » dans votre propre vie passée. Plus vous connectez le temps à des émotions ou des scénarios concrets, plus il deviendra naturel à utiliser.
Écoutez les locuteurs natifs
Regardez des films français, des séries télévisées ou écoutez des chansons françaises. Vous y entendrez souvent l’imparfait conditionnel, surtout dans les dialogues qui expriment des regrets, des remords ou des hypothèses sur le passé. Entendre le temps utilisé dans son contexte réel est une excellente façon de l’assimiler. Portez une attention particulière à la conjugaison de verbes courants comme « faire » ou « être » dans ce mode.
Pratiquez les phrases « Si + Plus-que-parfait… »
C’est la structure la plus fréquente. Créez vos propres phrases en variant les sujets et les verbes. Cela vous aidera à bien associer les deux temps pour former des propositions complexes correctes.
Ne confondez pas avec le conditionnel présent
Le conditionnel présent exprime des actions au présent ou au futur si une condition actuelle est remplie. Le conditionnel imparfait, lui, concerne uniquement des situations passées et non réalisées. La différence est souvent subtile mais importante pour la justesse de votre expression. Une bonne maîtrise du futur simple et du conditionnel présent aidera à mieux appréhender cette nuance.
Enfin, n’hésitez pas à vous enregistrer en parlant et à réécouter. Cela vous permettra d’identifier vos erreurs et de corriger votre conjugaison.
C’est une technique efficace pour toute forme d’apprentissage linguistique.
Les exercices pour valider vos acquis
Désormais, il est temps de mettre vos connaissances en pratique. Répondez aux questions suivantes pour confirmer votre maîtrise de l’imparfait conditionnel.
Question 1 : Quel est le principal rôle de l’imparfait conditionnel ?
Cette réponse est juste car l’imparfait conditionnel est spécifiquement employé pour exprimer des situations qui n’ont pas eu lieu dans le passé (des hypothèses irréelles) ou pour exprimer un regret face à une action passée non accomplie. Il permet de rejouer des scénarios dans notre esprit.
Cette réponse est fausse car l’imparfait conditionnel ne concerne pas les actions certaines ou le présent. Il se concentre sur des scénarios passés qui ne se sont pas concrétisés. Vous devriez revoir l’utilisation des temps indicatifs pour les certitudes.
Cette réponse est fausse car l’imparfait conditionnel n’est pas utilisé pour donner des ordres ou des conseils futurs. Pour cela, on utilise plutôt l’impératif ou le futur simple, ou parfois le conditionnel présent pour un conseil poli. Le conditionnel imparfait regarde le passé.
Question 2 : Reliez chaque situation à la phrase correcte utilisant l’imparfait conditionnel.
Situations
Phrases
Excellente maîtrise des contextes d’utilisation ! Vous avez correctement associé chaque fonction de l’imparfait conditionnel à son exemple pertinent. « Si j’avais su, je serais venu » illustre l’hypothèse, « J’aurais aimé la revoir » le regret, « Vous auriez pu prévenir plus tôt » le reproche, et « Le prix de l’action aurait chuté » l’incertitude.
Revoyez les différents usages de l’imparfait conditionnel. Chaque phrase est un exemple clé d’une des fonctions principales de ce temps. Concentrez-vous sur la signification véhiculée par chaque verbe au conditionnel passé.
Question 3 : Comment forme-t-on généralement l’imparfait conditionnel d’un verbe régulier comme « choisir » ?
Cette réponse est juste ! Pour former l’imparfait conditionnel, on prend bien le radical du futur simple (par exemple, « choisir » pour le verbe « choisir ») et on y ajoute les terminaisons spécifiques de l’imparfait : -ais, -ais, -ait, -ions, -iez, -aient. Ainsi, on obtient « je choisirais », « tu choisirais », etc.
Cette réponse est fausse. Si vous ajoutez les terminaisons de l’imparfait de l’indicatif à la base verbale, vous obtiendrez l’imparfait de l’indicatif, pas l’imparfait conditionnel. Il est important de bien distinguer les deux modes pour éviter les erreurs de conjugaison.
Cette réponse est fausse. L’utilisation d’un auxiliaire au présent suivi du participe passé correspond à la formation du passé composé ou d’autres temps composés, mais pas à l’imparfait conditionnel. Le conditionnel imparfait est une forme simple ou s’appuie sur le futur simple.
Question 4 : Complétez la phrase suivante avec la forme correcte du verbe « pouvoir » à l’imparfait conditionnel : « Si elle avait été présente, elle ____ nous aider. »
Cette réponse est juste ! « aurait pu » est la forme correcte de l’imparfait conditionnel (ou conditionnel passé) pour le verbe « pouvoir ». La phrase exprime une hypothèse non réalisée dans le passé, ce qui correspond parfaitement à l’usage de ce temps. Elle est composée de l’auxiliaire « avoir » au conditionnel présent (« aurait ») et du participe passé du verbe (« pu »).
Cette réponse est fausse. « peut » est la conjugaison du verbe « pouvoir » au présent de l’indicatif. Ici, nous parlons d’une action hypothétique dans le passé, ce qui nécessite l’imparfait conditionnel. Revoyez la concordance des temps pour les phrases conditionnelles.
Cette réponse est fausse. « pouvait » est la conjugaison du verbe « pouvoir » à l’imparfait de l’indicatif. Bien que l’imparfait soit utilisé dans la subordonnée avec « si », le temps principal de l’action hypothétique non réalisée est l’imparfait conditionnel. Le contexte de « si elle avait été présente » appelle une conséquence passée irréelle.
Question 5 : Associez chaque verbe à la forme conjuguée correcte à la 1ère personne du singulier de l’imparfait conditionnel.
Verbes à l’infinitif
Formes conjuguées
Excellente maîtrise de la conjugaison des verbes irréguliers à l’imparfait conditionnel ! Vous avez correctement associé chaque verbe à sa forme correcte. Il est important de se souvenir des radicaux irréguliers qui sont les mêmes que pour le futur simple, par exemple « serais » pour « être », « irais » pour « aller », « ferais » pour « faire », et « verrais » pour « voir ».
Revoyez la formation de l’imparfait conditionnel, en particulier pour les verbes irréguliers. Rappelez-vous que les radicaux sont identiques à ceux du futur simple. Pratiquez ces conjugaisons pour qu’elles deviennent automatiques.
Question 6 : Identifiez la phrase où l’imparfait conditionnel est utilisé pour exprimer un regret.
Cette réponse est juste. La phrase « J’aurais préféré qu’elle soit là » exprime clairement un regret : la personne désirait quelque chose (sa présence) qui ne s’est pas produit. L’emploi de « aurais préféré » dans ce contexte est une des manières les plus courantes d’exprimer un souhait non réalisé ou une déception face au passé.
Cette réponse est fausse. « S’il pleuvait, nous resterions à la maison » utilise le conditionnel présent et non l’imparfait conditionnel. Cette phrase exprime une hypothèse dans le présent ou le futur, non un regret passé. Il est essentiel de distinguer les deux types de conditionnels pour une bonne compréhension.
Cette réponse est fausse. « Il aurait plus de succès s’il travaillait plus » utilise le conditionnel présent et exprime une condition actuelle hypothétique pour une conséquence future ou présente. Il ne s’agit pas d’un regret concernant une action passée et irréversible, mais d’une condition pour le succès à venir.
Question 7 : Dans la phrase « Le Président aurait donné sa démission, selon une source anonyme », l’imparfait conditionnel exprime-t-il :
Cette réponse est juste. L’utilisation de l’imparfait conditionnel dans un contexte journalistique, comme ici avec « aurait donné », sert précisément à rapporter une information qui n’a pas encore été officiellement confirmée ou dont la source est anonyme. Cela permet de présenter l’information avec une certaine distance et de ne pas l’affirmer comme un fait établi.
Cette réponse est fausse. L’imparfait conditionnel, en particulier dans ce contexte journalistique, exprime le contraire d’une certitude. Il sert à introduire un doute ou une absence de confirmation. Pour une certitude, on utiliserait le passé composé ou le passé simple.
Cette réponse est fausse. L’imparfait conditionnel n’est jamais utilisé pour donner un ordre. L’impératif est le mode approprié pour les ordres directs. Cette phrase rapporte une information, elle n’est pas prescriptive.
Question 8 : Complétez ces phrases avec l’auxiliaire correct à l’imparfait conditionnel, suivi du participe passé entre parenthèses.
Débuts de phrase
Auxiliaire + Participe passé
Excellente compréhension de l’utilisation des auxiliaires « être » et « avoir » à l’imparfait conditionnel ! « Tomber » et « venir » utilisent « être » car ce sont des verbes de mouvement ou d’état, tandis que « voir » et « partir » (au sens de quitter) utilisent « avoir » pour une action. N’oubliez pas l’accord du participe passé avec l’auxiliaire « être » et parfois avec « avoir » dans certains cas spécifiques.
Attention à bien choisir l’auxiliaire « être » ou « avoir » pour former le conditionnel passé, et à accorder le participe passé si nécessaire. Rappelez-vous que les verbes de mouvement ou d’état utilisent généralement « être », tandis que la plupart des autres verbes utilisent « avoir ».
Vous disposez à présent de tous les éléments nécessaires pour comprendre et utiliser l’imparfait conditionnel avec précision. Ce mode verbal, loin d’être complexe, constitue un outil essentiel pour exprimer des nuances et enrichir votre expression en français. Sa formation, reposant sur la combinaison du futur simple et de l’imparfait, est plus accessible qu’il n’y paraît. Dans le cadre de nos formations au français FLE, Clic Campus vous accompagne afin de transformer chaque difficulté grammaticale en compétence durable, au service d’une communication claire et maîtrisée.
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