Le conditionnel passé est un temps qui permet d’exprimer ce qui aurait pu se produire mais ne s’est pas réalisé. Cela peut être un regret, une hypothèse ou une information rapportée avec prudence.

Pour saisir toutes les nuances du conditionnel passé, nous vous avons résumé tout ce qu’il faut pour :

  • Identifier les principaux emplois : exprimer un regret ou un reproche, envisager une hypothèse irréelle, rapporter une rumeur ou une information incertaine.

  • Maîtriser sa formation grammaticale grâce à la combinaison de l’auxiliaire être ou avoir au conditionnel présent avec le participe passé.

  • Comprendre les règles d’accord et les expressions idiomatiques qui en renforcent l’usage.

Ainsi, le conditionnel passé ne se limite pas à un simple outil grammatical. Il enrichira votre communication et vous aidera à atteindre un bon niveau en français.

Progressez pas à pas : entraînez-vous, relisez les exemples et gagnez en assurance dans l’usage du conditionnel passé.

Définition et principaux usages du conditionnel passé

Le conditionnel passé est un mode et un temps utilisé pour exprimer plusieurs nuances importantes. Celles-ci peuvent être liées à une action ou un événement qui aurait pu se produire dans le passé, mais qui, en réalité, ne s’est pas réalisé. Il est votre meilleur allié pour parler de ce qui n’a pas été.

Pensez-y comme à un « si seulement » du passé.

Imaginez que vous parliez d’une opportunité manquée ou d’une décision différente qui aurait pu changer les choses. Le conditionnel passé vous offre le vocabulaire pour exprimer cette idée.

Par ailleurs, comme mentionné dans l’introduction, c’est un temps polyvalent qui permet d’exprimer plusieurs idées distinctes. Comprendre ces nuances est la clé pour l’utiliser correctement et enrichir votre expression en français.

L’expression du regret ou du reproche

C’est l’un des emplois les plus courants. Le conditionnel passé permet d’exprimer qu’une action n’a pas été faite et qu’on le regrette, ou de reprocher à quelqu’un de ne pas avoir agi différemment.

Exemple 1 (regret) : »J’aurais dû étudier davantage pour cet examen. »

Explication : Ici, la personne regrette de ne pas avoir étudié assez dans le passé, ce qui a eu des conséquences (probablement un échec). Elle exprime un souhait non réalisé pour elle-même.

La formule « aurait dû » est très fréquente pour cela.

Exemple 2 (reproche) : « Tu aurais pu me prévenir de ton retard ! »

Explication : La personne reproche à l’autre de ne pas l’avoir prévenue. L’action de prévenir n’a pas eu lieu, et cela est considéré comme une faute ou une erreur.

C’est une façon polie, mais ferme, de faire un reproche.

L’hypothèse irréelle dans le passé

C’est pour parler de ce qui se serait passé si une condition passée avait été différente. La condition est au plus-que-parfait (si + sujet + plus-que-parfait).

Exemple : »Si tu étais venu plus tôt, nous aurions pu voir le début du film. »

Explication : La condition (« si tu étais venu plus tôt ») n’a pas été remplie. Par conséquent, la conséquence (« nous aurions pu voir le début du film ») ne s’est pas réalisée non plus.

Une information non confirmée ou une rumeur passée

Le conditionnel passé peut être utilisé, souvent dans le journalisme, pour rapporter un fait dont on n’est pas certain de la véracité. C’est une marque de prudence.

Exemple : »Le suspect aurait été aperçu près du lieu de l’incident. »

Explication : L’information n’est pas confirmée. L’emploi du conditionnel passé indique que c’est une supposition, une rumeur ou une information rapportée mais non vérifiée.

Le journaliste ne prend pas la responsabilité de l’affirmation, il la met au conditionnel.

Par conséquent, maîtriser ces trois usages principaux vous aidera grandement à diversifier votre expression et à être plus précis dans vos communications. Le mode conditionnel, en général, est très riche en nuances.

Quelques astuces pour l’expression du regret, le plus utilisé pour le conditionnel passé

L’expression du regret est l’une des applications les plus fréquentes et les plus délicates du conditionnel passé. Voici des conseils pour bien l’employer et éviter les erreurs courantes :

Distinguer le conditionnel passé du plus-que-parfait

Ces deux temps sont parfois confondus car ils parlent tous deux du passé et utilisent les mêmes auxiliaires. La différence est subtile : le plus-que-parfait décrit une action passée antérieure à une autre action passée

Exemple : Quand je fus arrivé, le film avait déjà commencé ».

Le conditionnel passé exprime une action qui aurait pu se passer mais ne s’est pas passée.

Pour s’en souvenir, imaginez une alternative à une situation. Si vous pouvez dire « si seulement », c’est probablement le conditionnel passé. Si vous parlez d’une chronologie d’événements passés, c’est le plus-que-parfait. Pensez par exemple à la différence entre le futur simple ou le futur proche qui, bien que situés dans le futur, ont aussi des nuances chronologiques différentes.

Penser aux adverbes de temps

Certains adverbes peuvent accompagner le conditionnel passé pour renforcer l’idée de regret ou d’irréalité. Des mots comme « peut-être », « sans doute », « apparemment » peuvent être utilisés dans le cas d’une information non confirmée.

Exemple : »Il aurait sans doute voulu venir, mais il était malade. »

Explication : L’adverbe « sans doute » renforce l’idée que son désir n’est pas une certitude, mais une forte probabilité hypothétique, qui ne s’est de toute façon pas réalisée. C’est une bonne manière de nuancer vos propos.

Les expressions idiomatiques courantes

Le français regorge d’expressions qui utilisent le conditionnel passé, notamment pour les regrets. L’expression « valoir mieux » est souvent employée dans ce contexte.

Exemple : « Il aurait mieux valu écouter les conseils. » Cela signifie « il aurait été préférable d’écouter les conseils ». C’est une construction figée que l’on retrouve très souvent.

La formation du conditionnel passé

La formation du conditionnel passé est assez logique une fois que vous comprenez ses composants. Il se construit toujours avec deux éléments principaux, ce qui est caractéristique des temps composés en français.

Les deux éléments fondamentaux

Pour former le conditionnel passé, vous avez besoin de ces deux éléments :

  • L’auxiliaire être ou avoir au conditionnel présent
  • Le participe passé du verbe que vous voulez conjuguer

Le choix de l’auxiliaire être ou avoir suit les mêmes règles que pour les autres temps composés (passé composé, plus-que-parfait..). Néanmoins, la majorité des verbes se conjuguent avec avoir.

Seuls les verbes de mouvement (aller, venir, partir, arriver, etc), les verbes pronominaux (se laver, se lever..) et quelques autres verbes (naître, mourir, rester, tomber, etc) se conjuguent avec le verbe être. Pour savoir quel auxiliaire utiliser, une bonne connaissance des verbes transitifs ou intransitifs peut vous être utile.

Voici une liste qui vous aidera à visualiser la conjugaison des auxiliaires au conditionnel présent :

  • Auxiliaire « avoir » au conditionnel présent :
    • J’aurais
    • Tu aurais
    • Il/Elle/On aurait
    • Nous aurions
    • Vous auriez
    • Ils/Elles auraient
  • Auxiliaire « être » au conditionnel présent :
    • Je serais
    • Tu serais
    • Il/Elle/On serait
    • Nous serions
    • Vous seriez
    • Ils/Elles seraient

Combinaison auxiliaire et participe passé

Maintenant, combinez ces auxiliaires avec le participe passé. N’oubliez pas l’accord du participe passé avec l’auxiliaire être. 

  • Avec l’auxiliaire « avoir » (ex : le verbe « manger ») :
  • J’aurais mangé
  • Tu aurais mangé
  • Il/Elle/On aurait mangé
  • Nous aurions mangé
  • Vous auriez mangé
  • Ils/Elles auraient mangé

Remarquez ici que le participe passé « mangé » ne change pas, car il est conjugué avec l’auxiliaire avoir.

  • Avec l’auxiliaire « être » (ex : le verbe « partir ») :
  • Je serais parti(e)
  • Tu serais parti(e)
  • Il serait parti / Elle serait partie
  • Nous serions parti(e)s
  • Vous seriez parti(e)s
  • Ils seraient partis / Elles seraient parties

Ici, le participe passé « parti » s’accorde en genre et en nombre avec le sujet. Par exemple, « Je serais partie » si le sujet « je » est une femme, et « Nous serions partis » si « nous » est un groupe d’hommes ou mixte.

C’est une règle d’accord à laquelle il faut être attentif.

Mettre vos connaissances à l’épreuve

Maintenant que nous avons exploré en détail le conditionnel passé, il est temps de consolider vos acquis avec quelques exercices pratiques. Ne vous inquiétez pas si vous faites des erreurs. En effet, elles font bel et bien partie du processus d’apprentissage.

L’important est de comprendre pourquoi une réponse est correcte ou incorrecte.

Question 1 : Quelle phrase exprime un regret en utilisant le conditionnel passé ?



Juste !
Faux !

Cette réponse est juste car « j’aurais préféré » utilise l’auxiliaire « avoir » au conditionnel présent suivi du participe passé « préféré », ce qui forme le conditionnel passé. Elle exprime une préférence qui n’a pas été réalisée dans le passé, donc un regret.

Cette réponse est fausse car « Je suis allé » est au passé composé, il exprime une action réelle et achevée dans le passé, sans idée de regret ou d’hypothèse non réalisée.

Cette réponse est fausse car « je voyagerai » est au futur simple, et la phrase entière est une hypothèse réelle pour l’avenir, pas une situation passée non réalisée.

Question 2 : Reliez chaque situation à la forme correcte du verbe au conditionnel passé.

Situations

Regret d’une opportunité manquée
Hypothèse non réalisée
Information incertaine rapportée
Reproche envers une action non faite

Formes au conditionnel passé

Le président aurait démissionné.
J’aurais dû venir plus tôt.
Il n’aurait pas pu gagner si tu n’avais pas aidé.
Vous auriez pu me téléphoner !
Parfait ! Toutes les correspondances sont correctes !
Certaines correspondances sont incorrectes. Réessayez !

Excellente compréhension des différents emplois du conditionnel passé. Vous avez correctement associé chaque situation à sa formulation. Cela montre une bonne maîtrise des nuances.

Revoyez les principaux usages du conditionnel passé. Chaque situation (regret, hypothèse, rumeur, reproche) correspond à une formulation spécifique. Réessayez de relier les bonnes paires !

Question 3 : Complétez la phrase : « Si nous avions su, nous ____ (agir) différemment. »



Juste !
Faux !

C’est la bonne réponse ! « Aurions agi » est la forme correcte du conditionnel passé pour exprimer une conséquence irréelle liée à une condition passée (« Si nous avions su »). L’auxiliaire « avoir » est conjugué au conditionnel présent et le participe passé « agi » est utilisé.

Cette réponse est fausse. « Agissons » est au présent de l’indicatif, il exprime une action en cours ou habituelle, et non une hypothèse passée non réalisée. La structure de la phrase « Si nous avions su… » demande un temps composé du passé.

Cette réponse est fausse. « Avons agi » est au passé composé, il exprime une action réelle et achevée dans le passé. Ici, la phrase introduit une situation hypothétique du passé qui ne s’est pas produite.

Question 4 : Associez chaque phrase à la nuance du conditionnel passé qu’elle exprime.

Phrases

Les prix auraient augmenté l’année dernière.
Sans son aide, je n’aurais pas terminé à temps.
Il aurait aimé voyager davantage dans sa jeunesse.
Tu aurais dû écouter les conseils.

Nuances

Hypothèse non réalisée
Information non confirmée
Reproche / Conseil passé
Regret
Parfait ! Toutes les correspondances sont correctes !
Certaines correspondances sont incorrectes. Réessayez !

Vous avez une excellente intuition pour les subtilités du conditionnel passé. Chaque phrase illustre parfaitement la nuance associée.

Quelques erreurs subsistent. Le conditionnel passé exprime plusieurs idées comme le regret, le reproche, l’hypothèse irréelle ou l’information incertaine. Relisez les explications pour bien différencier chaque nuance.

Question 5 : Le conditionnel passé est formé de quel auxiliaire au conditionnel présent et du participe passé ?



Juste !
Faux !

C’est correct ! Le conditionnel passé, comme la plupart des temps composés en français, utilise les auxiliaires « être » ou « avoir » conjugués au conditionnel présent, suivis du participe passé du verbe principal. Vous avez bien saisi la règle de formation.

Cette réponse est fausse. Les verbes « aller » et « faire » sont des verbes d’action, ils ne servent pas d’auxiliaires pour former les temps composés. Ils seraient eux-mêmes conjugués avec « être » ou « avoir » si c’était nécessaire pour un temps composé.

Cette réponse est fausse. « Vouloir » et « pouvoir » sont des verbes modaux qui expriment la volonté ou la capacité, mais ils ne sont pas des auxiliaires pour la formation du conditionnel passé ou d’autres temps composés.

Question 6 : Identifiez la phrase où le participe passé est mal accordé.



Juste !
Faux !

C’est la phrase avec une faute d’accord. Le verbe « partir » se conjugue avec l’auxiliaire « être », donc le participe passé « parti » doit s’accorder en genre et en nombre avec le sujet. Ici, « Nous » est un sujet pluriel (et potentiellement mixte ou masculin), donc le participe passé correct serait « partis » (ou « parties » si « nous » ne désignait que des femmes), pas « partie ».

Cette réponse est fausse. « Venir » se conjugue avec « être », et le participe passé « venues » s’accorde correctement avec le sujet féminin pluriel « Elles ». Cette phrase est donc correcte.

Cette réponse est fausse. « Comprendre » se conjugue avec l’auxiliaire « avoir ». Avec « avoir », le participe passé ne s’accorde jamais avec le sujet. « Compris » est donc correct quel que soit le sujet. Cette phrase est correcte.

Question 7 : Reliez ces débuts de phrases à leur fin logique au conditionnel passé.

Débuts de phrases

On nous a dit que l’avion
J’aurais préféré
Si tu avais étudié, tu
Tu aurais pu

Fins de phrases

prendre le train.
nous aider hier.
aurait eu du retard.
aurais réussi l’examen.
Parfait ! Toutes les correspondances sont correctes !
Certaines correspondances sont incorrectes. Réessayez !

C’est excellent. Vous avez montré une compréhension profonde de la construction des phrases et des différentes fonctions du conditionnel passé.

Il semble y avoir quelques incohérences dans vos associations. Chaque début de phrase est une amorce pour une idée spécifique (regret, hypothèse, information, reproche) qui doit être complétée par une fin de phrase correspondante au conditionnel passé. Essayez de relier la logique !

Question 8 : Pourquoi dit-on « Il aurait plu » et non « Il serait plu » pour la météo ?



Juste !
Faux !

C’est la bonne explication. « Pleuvoir » est un verbe impersonnel, ce qui signifie qu’il ne s’utilise qu’à la troisième personne du singulier avec le pronom « il » qui ne représente personne. Tous les verbes impersonnels, y compris ceux qui décrivent des phénomènes météorologiques comme « neiger », « geler », se conjuguent toujours avec l’auxiliaire « avoir » pour les temps composés.

Cette réponse est fausse. « Pleuvoir » n’est pas un verbe de mouvement comme « aller », « venir » ou « partir ». Les verbes de mouvement qui expriment un déplacement physique du sujet se conjuguent généralement avec « être », mais « pleuvoir » n’entre pas dans cette catégorie.

Cette réponse est fausse. L’accord du participe passé dépend de l’auxiliaire et de la position du complément, mais il ne dicte pas le choix de l’auxiliaire lui-même. C’est la nature impersonnelle du verbe qui impose l’auxiliaire « avoir ».

Maîtriser le conditionnel passé c’est développer votre capacité à exprimer des idées complexes avec élégance. Ce temps s’emploie avec l’auxiliaire être ou avoir au conditionnel présent suivi du participe passé, et permet d’exprimer trois nuances majeures : regret, hypothèse irréelle et information rapportée. Son usage demande une attention particulière aux accords et aux constructions figées. Au-delà du conditionnel passé, la maîtrise des différents verbes et modes du français reste indispensable pour écrire et parler correctement. Si vous souhaitez progresser rapidement et éviter les erreurs les plus fréquentes, n’hésitez pas à rejoindre notre formation au français (FLE).

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