Les homophones grammaticaux peuvent sembler insaisissables, mais avec des exercices ciblés, il devient plus simple de les distinguer et de les utiliser correctement. Ils se prononcent de la même manière, mais s’écrivent différemment et n’ont pas la même fonction dans la phrase. Une confusion peut modifier le sens d’un texte et nuire à sa clarté.
Apprenez à reconnaître et différencier ces formes, à mémoriser leurs usages grâce à des astuces pratiques, puis à mettre vos connaissances à l’épreuve avec des exercices progressifs.
Définir les homophones en français avant de passer aux exercices
Les homophones grammaticaux sont des mots qui sonnent pareil à l’oreille, mais qui s’écrivent différemment et dont la nature grammaticale ou le sens sont distincts. Ils posent un défi fréquent dans l’écriture du français, même pour les locuteurs natifs.
Leur maîtrise repose souvent sur la capacité à les remplacer par d’autres termes ou à analyser le contexte de la phrase. On peut comparer les homophones à deux notes identiques jouées sur des instruments différents : le son est similaire, mais l’effet est différent.
Par exemple, les duos « a / à » ou « on / ont » sont des classiques qui piègent régulièrement. Reconnaître leur fonction précise dans une phrase permet d’éviter de nombreuses fautesd’orthographe.
Pour aller plus loin dans la compréhension des mots et améliorer votre expression écrite, la maîtrise de la classe grammaticale et des mots invariables constitue un atout important.
Différencier les homophones les plus fréquents
A et À : l’auxiliaire ou la préposition ?
Ces deux petits mots sont parmi les plus confondus. Pourtant, leur distinction est fondamentale pour la clarté de la phrase.
- A : Il s’agit du verbe « avoir » conjugué à la troisième personne du singulier au présent de l’indicatif.
Exemple : Il a un nouveau livre.
Pour vérifier, essayez de remplacer « a » par « avait » (imparfait) ou « aura » (futur). Si la phrase garde son sens, c’est bien le verbe « avoir ».
Exemple : Il avait un nouveau livre. (Ça marche, donc « a » est bien le verbe « avoir »).
- À : C’est une préposition, un petit mot qui introduit un complément de lieu, de temps, de manière, etc.
Exemple : Elle va à la plage.
On ne peut pas le remplacer par « avait » ou « aura ».
Exemple : Elle va avait la plage. (Ça n’a pas de sens, donc « à » est bien une préposition).
On et Ont : le pronom indéfini ou le verbe ?
Une autre paire très courante qui mérite une attention particulière.
- On : C’est un pronom indéfini, il remplace « il », « nous », « tout le monde ». Le verbe qui le suit est toujours conjugué à la 3ème personne du singulier.
Exemple : On mange des frites.
Pour vérifier, essayez de le remplacer par « il » ou « nous ».
Exemple : Il mange des frites. ou Nous mangeons des frites. (Ça marche, donc « on » est bien le pronom).
- Ont : Il s’agit du verbe « avoir » conjugué à la troisième personne du pluriel au présent de l’indicatif.
Exemple : Ils ont de la chance.
Pour vérifier, essayez de le remplacer par « avaient » (imparfait) ou « auront » (futur).
Exemple : Ils avaient de la chance. (Ça marche, donc « ont » est bien le verbe « avoir »).
Ce et Se : le démonstratif ou le réfléchi ?
Ces homophones sont souvent confondus car ils partagent les deux mêmes lettres.
- Ce : C’est un déterminant démonstratif (placé devant un nom commun).
Exemple : Ce livre est passionnant.
Il peut être remplacé par « un », « mon », « cet », « cette », « ces ».
Exemple : Mon livre est passionnant. (Ça marche, donc « ce » est bien un déterminant).
C’est aussi un pronom démonstratif (devant « qui », « que », « dont », ou le verbe « être »).
Exemple : Ce qui m’étonne. ou C’est une bonne idée.
- Se : C’est un pronom réfléchi, qui accompagne un verbe pronominal (un verbe qui se construit avec un pronom personnel de la même personne que le sujet). Il peut être remplacé par « me », « te », « nous », « vous ».
Exemple : Il se lave les mains.
Pour vérifier, essayez de changer le sujet et le pronom.
Exemple : Je me lave les mains. (Ça marche, donc « se » est bien un pronom réfléchi).
Pour mieux comprendre la relation entre les mots, n’hésitez pas à vous référer à l’article sur les conjonctions de subordination, qui vous aidera à tisser des liens entre les différentes parties de vos phrases. Si vous avez encore quelques difficultés, vous serez mieux éclairé sur les homophone grammaticaux avec les exercices proposés plus bas.
Ces, Ses, C’est, S’est : les quatre mousquetaires
Ces quatre-là sont les rois de la confusion, surtout en dictée. Concentrons-nous sur leurs différences.
- Ces : C’est un déterminant démonstratif au pluriel. On peut le remplacer par « ces » au singulier ou par « les ».
Exemple : J’aime ces couleurs vives.
Vérification : J’aime cette couleur vive. (Ça marche).
- Ses : C’est un déterminant possessif au pluriel (il indique l’appartenance : « à lui », « à elle »). On peut le remplacer par « mes », « tes », « leurs ».
Exemple : Elle a rangé ses affaires.
Vérification : Elle a rangé mes affaires. (Ça marche).
- C’est : C’est la contraction de « ce » et « est ». « Ce » est un pronom démonstratif et « est » est le verbe « être » au présent.
On peut le remplacer par « cela est » ou « ce sera ».
Exemple : C’est incroyable !
Vérification : Cela est incroyable ! (Ça marche).
- S’est : C’est la contraction du pronom réfléchi « se » et du verbe « être » au passé composé. Il est suivi d’un participe passé.
On peut le remplacer par « s’était » (imparfait) ou par un autre pronom réfléchi + « est ».
Exemple : Il s’est levé tôt.
Vérification : Il s’était levé tôt. (Ça marche) ou Je me suis levé tôt.
Ou et Où : le choix ou le lieu ?
L’accent grave fait toute la différence ici.
- Ou : C’est une conjonction de coordination qui exprime une alternative, un choix. On peut le remplacer par « ou bien ».
Exemple : Tu veux du thé ou du café ?
Vérification : Tu veux du thé ou bien du café ? (Ça marche).
- Où : C’est un adverbe ou un pronom relatif qui indique un lieu ou un moment. On peut le remplacer par « à quel endroit », « dans lequel », « au moment où ».
Exemple : Où vas-tu ? C’est le lieu où je suis né.
Vérification : À quel endroit vas-tu ?
C’est le lieu dans lequel je suis né. (Ça marche).
Une astuce simple : si vous pouvez remplacer par « ou bien », alors il n’y a pas d’accent. Si vous parlez d’un endroit ou d’un moment, il y a un accent.
Pensez à « Lieu OÙ » (avec le U et le accent).
Conseils pour dompter les homophones
Maintenant que nous avons passé en revue les principaux homophones, voici des méthodes pour les maîtriser et les employer correctement.
La substitution : votre meilleure amie
La technique de substitution est la plus fiable. Pour chaque homophone, mémorisez une alternative qui vous permet de confirmer son utilisation :
- Pour « a » (verbe avoir) : remplacez par « avait » ou « aura« .
- Pour « à » (préposition) : impossible de le remplacer par un verbe.
- Pour « on » (pronom) : remplacez par « il » ou « nous« .
- Pour « ont » (verbe avoir) : remplacez par « avaient » ou « auront« .
- Pour « ce » (déterminant) : remplacez par « cet« , « cette« .
- Pour « se » (pronom réfléchi) : remplacez par « me » ou « te » en changeant le sujet.
- Pour « ou » (choix) : remplacez par « ou bien« .
- Pour « où » (lieu/temps) : remplacez par « à quel endroit » ou « à quel moment ».
Ce réflexe de substitution, à force d’être pratiqué, deviendra automatique et vous fera gagner un temps précieux en relecture.
L’analyse du contexte et la lecture attentive
Avant même la substitution, l’analyse du contexte de la phrase peut vous donner de précieux indices. Est-ce que le mot exprime une action (verbe) ?
Un lieu ? Une appartenance ?
Chaque type d’homophone a sa fonction spécifique. La lecture régulière d’articles de qualité, comme ceux de notre plateforme, vous aidera à intégrer visuellement les bonnes formes.
De même, enrichir votre vocabulaire avec des connecteurs logiques améliorera votre compréhension globale des phrases.
La pratique régulière pour renforcer les acquis
La théorie est importante, mais la pratique est la clé. Faites régulièrement des exercices. Non seulement cela renforce les règles, mais cela développe aussi une intuition grammaticale.
Par ailleurs, écrivez souvent des phrases ou des petits textes. Demandez également à quelqu’un de vous dicter. Plus vous exposez votre cerveau à ces distinctions, plus elles deviendront naturelles.
Utilisez les nombreuses ressources en ligne, des applications, ou même des carnets d’exercices. L’important est la régularité et la diversité des supports pour rester motivé et apprendre de différentes manières.
Exercices pour valider vos connaissances
Il est temps de mettre en pratique ce que vous avez appris. Ces exercices vous aideront à consolider votre maîtrise des homophones.
Prenez votre temps et réfléchissez bien avant de répondre.
Question 1 : Complétez la phrase : « Elle _____ son téléphone sur la table basse. »
Cette réponse est juste car « a posé » est le passé composé du verbe « poser » à la troisième personne du singulier. Le verbe « avoir » (a) est ici l’auxiliaire qui aide à former le temps composé, suivi du participe passé « posé ».
Cette réponse est fausse car « a » seul est le verbe « avoir », pas le verbe « poser ». La phrase complète doit exprimer l’action de poser. Il manque le participe passé pour former le temps verbal adéquat.
Cette réponse est fausse car « à » avec un accent est une préposition, et non un auxiliaire verbal. Il ne peut pas précéder un participe passé pour former un temps composé. Revoyez la différence entre « a » et « à ».
Question 2 : Reliez chaque homophone à son explication.
Homophones
Explications
Excellente maîtrise des homophones ! Vous avez correctement associé chaque terme à sa fonction grammaticale. Continuer à pratiquer ces distinctions vous aidera à renforcer vos compétences en écriture française.
Revoyez les définitions des homophones pour mieux les distinguer. Par exemple, « Ont » est le verbe « avoir » à la 3ème personne du pluriel, et « Ou » sans accent propose un choix. Entraînez-vous avec les substitutions.
Question 3 : Laquelle de ces phrases utilise correctement « là » ?
Cette réponse est juste car « là » avec un accent grave est un adverbe de lieu ou de temps, et son usage ici indique bien un endroit précis (« juste là »). Il peut être remplacé par « ici » dans ce contexte.
Cette réponse est fausse. Premièrement, « n’a » devrait être « n’ai » pour la première personne du singulier « Je ». Deuxièmement, « là bas » doit s’écrire « là-bas » avec un trait d’union pour indiquer un lieu éloigné. Revoyez la conjugaison et les adverbes de lieu.
Cette réponse est fausse. « La » sans accent est soit un article défini (devant un nom féminin) soit un pronom personnel (COD). Dans cette phrase, il faudrait « Là » avec un accent pour débuter une exclamation ou indiquer un lieu, ou « C’est » si l’on voulait dire « C’est une excellente idée ».
Question 4 : Associez le verbe ou le pronom à la forme correcte.
Fonction
Homophone
Magnifique ! Vous avez parfaitement identifié la fonction de chaque homophone. Cette capacité à analyser le rôle grammatical des mots est un atout majeur pour écrire un français sans fautes.
Quelques erreurs subsistent. « A » est le verbe « avoir », « Se » est le pronom réfléchi, « Où » marque le lieu, et « Ses » indique la possession. Réexaminez vos règles pour ne plus les confondre.
Question 5 : Complétez : « Je ne sais pas ______ il a mis les clés. »
Cette réponse est juste car « où » avec l’accent grave est un adverbe interrogatif de lieu. La question sous-entendue est « à quel endroit » il a mis les clés.
Cette réponse est fausse. « Ou » sans accent est une conjonction de coordination qui exprime un choix (comme « ou bien »). Ici, il s’agit d’un lieu inconnu, pas d’un choix.
Cette réponse est fausse. « On » est un pronom indéfini, remplaçable par « il » ou « nous ». Il n’a aucun rapport avec l’idée de lieu dans cette phrase.
Question 6 : Reliez les mots à leur fonction dans ces phrases.
Mot/Expression
Fonction/Remplacement
Excellent ! Vous maîtrisez bien les substitutions et les rôles grammaticaux complexes. Continuer ainsi affinera encore votre compréhension des subtilités du français.
Quelques confusions subsistent. « Ce qui » est un pronom démonstratif, « Ou bien » indique une alternative. « On aura » utilise le pronom indéfini « on » et le verbe « avoir » au futur. « L’avait » est un pronom suivi du verbe « avoir » à l’imparfait.
Question 7 : Choisissez la forme correcte : » ______ voitures sont garées sur le trottoir. »
Cette réponse est juste car « Ces » est un déterminant démonstratif pluriel. Il désigne spécifiquement les voitures en question, que l’on pourrait montrer du doigt.
Cette réponse est fausse. « Ses » est un déterminant possessif, indiquant l’appartenance à quelqu’un (par exemple, « ses » voitures, s’il s’agit des voitures de quelqu’un). La phrase ne mentionne pas de propriétaire.
Cette réponse est fausse. « C’est » est une contraction de « ce » et « est ». On l’utilise pour présenter ou désigner (par exemple, « C’est une voiture. »). Il ne peut pas précéder directement un nom pluriel comme « voitures ».
Pour conclure, les exercices sur les homophones grammaticaux permettent de distinguer des mots qui se prononcent de la même façon mais n’ont pas le même sens. Ils sont essentiels pour écrire avec plus de précision et éviter les fautes courantes en français.
Ces homophones se différencient par leur orthographe, leur fonction grammaticale et le contexte dans lequel ils sont utilisés. Les reconnaître et les employer correctement demande de l’entraînement et une attention particulière au sens de la phrase. Pratiquer régulièrement avec des exercices ciblés aide à transformer les règles en automatismes. Pour aller plus loin, l’étude de la classe grammaticale des mots renforce la compréhension et la justesse des écrits.
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