En Langue des Signes Française (LSF), dire « Tais-toi » ne se fait pas n’importe comment. Le geste est codifié, visuel et puissant, mais son utilisation dépend fortement du contexte professionnel ou personnel.
Que vous appreniez la LSF pour mieux communiquer dans un cadre de travail, en milieu éducatif ou dans vos échanges quotidiens, il est essentiel de connaître le geste exact, mais aussi le moment et la manière de l’employer. Car mal interprété, ce signe peut paraître brusque, impoli, voire blessant. Bien utilisé en revanche, il devient un outil de communication clair, respectueux et adapté à la situation.
Quel est le signe exact pour dire « tais-toi » ou « se taire » en LSF ?
Le geste consiste à placer la main ouverte, doigts joints, devant la bouche, paume orientée vers l’intérieur. L’axe de la main n’est donc pas strictement centré, mais légèrement tourné vers le côté dominant. Le mouvement se fait doucement vers l’avant ou vers le bas, comme pour marquer une injonction au silence.
L’expression du visage accompagne ce geste : elle peut être sérieuse, neutre ou légèrement exagérée selon le ton (autoritaire, taquin ou pédagogique).
À ne pas confondre avec :
Le geste de « silence », plus neutre, souvent utilisé dans des contextes publics ou professionnels.
Le geste de type « ferme-la », plus brutal et inadapté dans les échanges courants.
Quand utiliser le signe « tais-toi » ou « se taire » en LSF ?
Le signe « tais-toi » n’est pas neutre : selon le ton du visage, le contexte et la relation entre les interlocuteurs, il peut être perçu comme une simple consigne… ou comme une remarque sèche. Voici dans quels cas l’utiliser (ou l’éviter).
En contexte amical ou familier
Entre amis, le geste peut être utilisé avec humour ou complicité. Il est parfois employé lorsque quelqu’un vous insulte en langue des signes, pour exprimer une mise au point sans monter le ton.
En milieu éducatif
Un formateur, enseignant ou animateur peut utiliser ce signe pour canaliser l’attention d’un groupe. Toutefois, pour les jeunes apprenants ou les situations collectives, il est souvent préférable d’utiliser un signe plus doux, comme « silence », « écoute » ou « regarde-moi », qui instaurent un climat plus bienveillant.
Exemple : pour atténuer l’autorité du message, on peut dire en LSF : « tais-toi, s’il te plaît » en associant le signe « tais-toi » à « s’il te plaît » en lsf, réalisé en frottant la paume de la main sur la poitrine.
En contexte théâtral ou artistique
Dans une mise en scène, un sketch ou un jeu de rôle, le signe « tais-toi » peut être employé de manière symbolique ou expressive. Il est ici interprété comme un code artistique, et non comme une injonction réelle.
❌ À éviter dans un cadre tendu ou institutionnel
Dans un contexte formel ou professionnel, ce geste peut être mal reçu. Il est alors préférable de recourir à un signe plus neutre comme « silence » ou « attends ». Dans certains cas, le geste de « tais-toi » peut être perçu comme une injonction ou une forme d’interdiction en lsf, ce qui peut créer du malaise ou de la tension.
« Silence » ou « tais-toi » ? Adaptez le geste au lieu et au contexte
En Langue des Signes Française, le choix entre « silence » et « tais-toi » dépend fortement du cadre dans lequel on se trouve. Voici comment ajuster votre gestuelle selon l’environnement pour respecter les normes sociales et relationnelles :
Hôpital ou salle d’attente
Privilégiez un geste doux et apaisant : paume légèrement incurvée devant la bouche, sans mouvement brusque ni tension. Le but est de maintenir un climat calme, respectueux du repos et de l’attention portée aux patients.
Bureau ou administration
Dans un cadre professionnel, un regard appuyé, un petit geste discret de la main ou le signe « silence » est souvent plus approprié qu’un « tais-toi », qui pourrait sembler trop direct ou autoritaire.
École ou salle d’examen
Les enseignants ou surveillants peuvent utiliser une version ferme, mais bienveillante du signe « silence ». Ici, il s’agit moins de faire taire une personne que de rappeler une consigne collective, dans un cadre d’apprentissage ou d’évaluation.
Salle d’audience ou lieu solennel
Dans les lieux formels ou institutionnels, chaque geste porte un sens fort. Il est essentiel d’adopter une gestuelle maîtrisée, lente et respectueuse, qui reflète le sérieux du contexte et la nécessité de calme absolu.
Alternatives plus douces à privilégier
Si votre objectif est d’inviter au calme sans imposer un ordre direct, il est préférable de recourir à des signes plus neutres, respectueux et adaptés à un échange bienveillant. Voici quelques alternatives plus subtiles à « Tais-toi » :
Calme
Le signe « calme » en Langue des Signes Française se réalise avec les deux mains en configuration de becs ou « canard », paumes orientées vers le sol. On commence par croiser légèrement les mains au niveau du haut du torse, comme pour couvrir symboliquement une tension, puis on les abaisse lentement, dans un mouvement fluide et maîtrisé.
Les mains se referment légèrement, comme une bouche qui se ferme, puis s’écartent petit à petit pour illustrer l’apaisement. Ce signe visuel évoque la dissipation du bruit ou de l’agitation, et installe une sensation de relâchement, de tranquillité ou d’apaisement.
Silence / silencieux
Le signe « silence » ou « silencieux » en Langue des Signes Française s’exprime généralement en deux mouvements successifs. D’abord, on place l’index de la main dominante verticalement devant la bouche, les autres doigts bien repliés, dans un geste proche de l’expression universelle « chut ». Ce premier mouvement marque une demande de calme.
Ensuite, les deux mains prennent la forme d’un bec (ou d’un « canard »), doigts réunis et paumes face à face, légèrement ouvertes, comme une bouche entrouverte. On les referme doucement l’une vers l’autre, dans un geste fluide qui symbolise la fermeture de la parole.
Attends / Attendre
Le signe « attendre » en Langue des Signes Française se réalise avec les deux mains en angle droit, paumes orientées vers le haut, placées devant soi à hauteur du buste. Les mains effectuent un mouvement de fermeture en poings, trois fois de suite, de manière douce et rythmée. L’expression du visage reste neutre ou légèrement patiente.
Ce geste symbolise le fait de prendre un moment, de temporiser ou de demander à quelqu’un de patienter, sans autorité directe. Il s’utilise pour calmer une situation ou interrompre brièvement un échange, sans imposer le silence. Bien qu’il ne signifie pas « tais-toi », ce signe peut être perçu comme une invitation à patienter ou à ralentir un échange, sans imposer le silence.
Conclusion
Le signe « tais-toi » en LSF est expressif et marquant, mais doit être utilisé avec prudence. Un simple mot signé peut transmettre autorité ou agressivité selon le contexte et le ton. En cas de doute, privilégiez des expressions plus douces, comme « silence », « s’il te plaît » ou « pardon » en lsf, pour garantir une communication claire et respectueuse.
En langue des signes, le geste ne suffit pas : c’est le contexte, le regard et l’intention qui définissent le respect dans la communication.
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