
Accueil / Langue des signes / « Interdiction » en langue des signes : Le bon geste à connaître
La Langue des Signes Française (LSF) est une langue à part entière, riche et précise, qui permet une communication fluide entre les personnes sourdes et malentendantes.
Parmi les notions essentielles qu’elle permet d’exprimer figure celle de l’interdiction, un concept fondamental dans les échanges du quotidien, notamment lorsqu’il s’agit de poser un cadre clair à un enfant ou à des enfants.
Le signe « interdiction » ou pour dire simplement « interdit » revêt alors une importance particulière : il permet d’indiquer ce qui est proscrit de manière directe et respectueuse, tout en tenant compte des spécificités culturelles de la LSF.
Qu’il s’agisse d’interdictions légales, de consignes à l’école, de règles de sécurité ou de gestes simples comme « ne pas toucher », savoir utiliser correctement ces signes est indispensable pour transmettre des messages clairs et adaptés à tous les âges.
Le signe de l’interdiction : Comment le réaliser correctement
Le signe « interdit » ou « interdiction » en LSF est un geste précis et facile à réaliser. Voici comment le faire correctement :
- Position des mains : Tendez uniquement les index des deux mains, en gardant les autres doigts repliés. Placez-les devant vous, à hauteur de la poitrine, légèrement espacés.
- Mouvement : Placez l’index de votre main passive (souvent la gauche) en position verticale, stable devant vous. Avec l’index de la main dominante (souvent la droite), effectuez un geste horizontal qui vient croiser le premier index pour former une croix bien nette. Ce mouvement direct souligne clairement la notion d’interdiction.
- Expression faciale : Gardez une expression sérieuse ou légèrement stricte. En langue des signes, le visage accompagne toujours le geste : ici, il sert à appuyer l’interdit, à montrer que ce n’est pas négociable.
Les variantes du signe « interdit » ou « interdiction » selon la situation
Outre le signe général d’interdiction, la LSF offre une grande richesse d’expressions pour exprimer des interdictions dans des contextes précis. Voici quelques exemples :
Interdiction de fumer
Pour dire « Il est interdit de fumer », on combine deux gestes :
- Le geste de la cigarette (index et majeur imitant le fait de fumer)
- Le geste d’interdiction vu plus haut
C’est la juxtaposition des deux signes qui donne tout son sens à l’interdiction.
Interdiction de stationner
Il existe plusieurs moyens de déplacement (voiture, vélo, moto, etc.) qui peuvent être associés à une interdiction de stationner. Ici, nous prendrons l’exemple de la voiture, l’un des plus courants.
Le signe « voiture » se réalise généralement avec les deux mains en forme de poings, simulant la tenue d’un volant devant soi, accompagné d’un léger mouvement circulaire.
Puis, on ajoute :
- soit le signe d’interdiction (croix avec les index),
- soit un geste de rejet, selon le degré de fermeté voulu.
L’expression faciale sérieuse renforce ici l’interdiction, notamment dans les lieux publics ou réglementés.
Interdiction de parler
Le signe « parler », se fait en plaçant l’index de la main dominante près de la bouche et en dessinant un petit cercle dans le sens des aiguilles d’une montre (vers la droite). Il est ensuite suivi du geste d’interdiction pour signifier que l’action est interdite. Un mouvement de rejet ou un geste de stop peut venir renforcer le message selon le contexte.
Interdictions formelles ou légales
Dans des situations administratives ou juridiques, le signe d’interdiction peut être accompagné de gestes évoquant la loi, les règles ou les documents officiels (comme « loi », « contrat » ou « autorité »).
Ne pas toucher
Le geste « toucher » se traduit généralement par la main dominante touchant la paume de l’autre main.
Pour dire « ne pas toucher » ou « interdit de toucher », on ajoute :
- soit un mouvement de rejet,
- soit le signe d’interdiction, selon le contexte et l’intensité voulue.
Autres interdictions courantes à connaître en LSF
Voici des situations courantes où la notion d’interdiction s’exprime également :
🚫 Interdit aux animaux : signe de « animal » suivi d’un geste d’interdiction
🚫 Interdit de courir : signe de « courir » suivi d’un geste de rejet ou d’interdiction
🚫 Interdit aux enfants : signe de « enfant » puis interdiction
🚫 Ne pas entrer / Accès interdit : signe de « entrer » ou « accès » suivi du geste d’interdiction
🚫 Interdiction de filmer : geste d’une caméra (main qui cadre une scène) suivi de l’interdit
Les erreurs courantes à éviter avec les signes d’interdiction
Même si les signes d’interdiction en LSF semblent simples à première vue, certaines confusions peuvent survenir, surtout chez les débutants. Voici les erreurs les plus fréquentes :
Confondre avec le signe « non »
Le signe « non » en LSF se réalise en tendant l’index de la main dominante devant vous, paume vers l’extérieur. Vous déplacez l’index de votre côté vers l’autre côté. L’expression du visage doit être négative pour renforcer le refus. Il exprime un refus ou une négation, mais ne remplace pas le signe spécifique d’interdiction, qui implique une croix faite avec les index.
Mélanger avec le signe « stop »
Le geste pour dire « stop » en LSF est différent : il s’effectue avec les deux mains ouvertes (configuration en 5), paumes tournées vers l’extérieur, placées devant soi. Le mouvement va de soi vers l’extérieur, comme pour repousser ou faire barrage.
Ce signe marque l’arrêt immédiat, mais ne signifie pas qu’une action est interdite. L’expression du visage est sérieuse, avec les sourcils froncés, pour renforcer l’intention.
Pourquoi ces distinctions sont importantes ? Une mauvaise utilisation de ces signes peut facilement prêter à confusion. Chacun possède une signification propre et s’emploie dans un contexte précis. Les maîtriser permet de transmettre une interdiction de manière claire, respectueuse et adaptée à la situation.
Quand utiliser les signes d’interdiction ?
Les signes d’interdiction en LSF sont utiles dans de nombreux contextes du quotidien. En voici quelques exemples concrets :
- À l’école : Ils permettent de poser un cadre clair, en expliquant ce qui est autorisé ou non, et d’éviter les comportements inappropriés.
- En famille : Ces signes servent à poser des limites, notamment avec les enfants, en rendant les règles de la maison compréhensibles pour tous.
- Dans les lieux publics : Musées, gares ou espaces partagés peuvent intégrer la LSF avec des pictogrammes pour rendre les consignes d’interdiction plus accessibles aux personnes sourdes ou malentendantes.
Comment progresser ? Conseils pour mieux signer les interdictions
Pour améliorer rapidement vos compétences en Langue des Signes Française, voici quelques astuces pratiques :
Pratiquez en situation réelle
Testez vos connaissances dans des situations concrètes, comme en signant des phrases courantes ou des instructions simples. Par exemple, essayez de dire « interdit de courir » ou « ne pas toucher » en utilisant les signes appropriés.
Observez des locuteurs natifs
Regarder des vidéos ou des vidéos de personnes utilisant la LSF vous permet d’ajuster votre gestuelle et de mieux comprendre les nuances du langage des signes. Vous pouvez aussi assister à des événements en lsf pour pratiquer directement avec d’autres utilisateurs.
Utilisez des livres spécialisés
Ces ouvrages offrent une approche plus structurée pour apprendre la LSF, avec des explications détaillées et des exemples de gestes spécifiques. Les livres lsf spécialisés sont particulièrement utiles pour approfondir votre vocabulaire et comprendre les subtilités des signes, comme les différences entre des gestes similaires ou leur utilisation dans des contextes variés.
Filmez-vous ou utilisez un miroir
Cela vous permet de comparer vos gestes à ceux de locuteurs natifs et de corriger les erreurs de posture ou de mouvement.
Rejoignez une communauté
Participer à des groupes ou forums LSF comme francosourd vous permet d’échanger avec d’autres apprenants et d’appliquer ce que vous avez appris dans des situations réelles. Vous pouvez aussi recevoir des retours utiles de personnes plus expérimentées.
Conclusion : comprendre et faire comprendre l’interdiction en LSF
Maîtriser les signes d’interdiction va au-delà de simples gestes : il s’agit d’assurer une communication claire, respectueuse et inclusive. En comprenant et en utilisant correctement ces signes, vous favorisez une interaction efficace, tout en respectant les codes visuels propres à la LSF.
Que ce soit pour donner une consigne, faire respecter une règle ou signaler une limite, ces signes sont des outils précieux au quotidien.
Si vous débutez en LSF, il est essentiel de vous familiariser avec les mots-clés fondamentaux pour poser les bases de votre apprentissage. Une fois ces éléments maîtrisés, vous pourrez facilement enrichir votre vocabulaire, en explorant des notions plus complexes comme les couleurs en lsf, qui ajoutent des nuances importantes à vos signes ou les verbes en lsf,qui permettent d’exprimer des actions et des idées avec précision et fluidité.
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